L’AVIS DU FESTIVALIER
Des battements de coeur… de plus en plus forts… le rythme s’accélère et laisse aussitôt place au silence et à l’obscurité. C’est sur un dernier souffle de vie que s’ouvre cette pièce, intelligemment mis en scène par Régis Virot et Philippe Vuillermet. Sur une scène quasi nue, presque hors du temps, deux personnages sont présents: Victor Hugo et le condamné. Philippe Vuillermet dans la peau de Victor Hugo, ce farouche abolitionniste et militant acharné contre la barbarie et l’injustice. Le condamné interprété avec force et courage par Régis Virot. Ils parlent mais ne communiquent jamais entre eux… . Le spectateur est comme pris entre deux espaces temporels où l’un fait le plaidoyer pour l’abolition de la peine de mort et où l’autre partage, avec sensibilité et humanité, son indignation, son incompréhension, ses peurs, ses regrets. Une humanité qui contraste avec la froideur des mannequins de couturière traversant la scène d’un bout à l’autre, sous la voix de Philippe Vuillermet, tantôt juge, tantôt pénitencier, tantôt Hugo… . Un véritable travail corporel a été entrepris. Cette pièce est un joyau noir qui nous offre une lumineuse réflexion sur l’engagement: et vous, qu’auriez-vous fait à sa place ?
Sabrina Chikhaouile
City local news – 10/07/2013